Denis Tillinac,
Gallimard, 2006.
Dans ce roman à clés, Denis Tillinac raconte avec justesse deux années vécues dans le monde des grandes entreprises et des grands patrons. C’est aussi une réflexion fine et mélancolique sur une génération aujourd’hui sexagénaire, partie dans la vie avec un idéal, des convictions et des exigences et qui, après une longue décadence, se retrouve emportée dans un naufrage général.
Lorsque le narrateur, écrivain assez obscur, rencontre Raoul Duteil, président de Vénus, la plus grande agence de communication française, il semblerait qu’ils n’aient pas grand-chose à se dire. Pourtant, ils ne tardent pas à se découvrir bien des points communs : tous deux sont natifs d’Aurillac, apprécient le rugby, la cuisine paysanne et… la littérature. Car Duteil, à la différence de la plupart des grands patrons du CAC 40, aime à s’entourer d’artistes, de créateurs, d’éditeurs, d’écrivains… Ce qui vaut au narrateur une nomination-éclair comme conseiller spécial chargé du développement du groupe au Proche-Orient.
Il va ainsi se retrouver propulsé dans un univers éblouissant, où l’on fait escale de palace en palace en se déplaçant exclusivement en jet privé… Mais tout va progressivement se détraquer avec l’arrivée d’un certain M.G.M., mégalomane sans scrupules bien décidé à éliminer Duteil pour s’emparer de Vénus. Une opération qui ne pourra réussir qu’avec le soutien actif de certains hommes politiques au plus haut niveau…
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