Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP et conseillère sur les questions environnementales
Par Laure NOUALHAT
Députée UMP de l'Essonne, Nathalie Kosciusko-Morizet, 33 ans, a organisé la convention UMP pour l'écologie en octobre 2005. Avant son élection en 2002, elle a travaillé sur la fiscalité environnementale au ministère de l'Economie. Rapporteure de la charte de l'environnement en 2004, auteure, avec Jean-Yves Le Déaut (PS), d'une mission d'information parlementaire sur le changement climatique, elle connaît bien les dossiers environnementaux.
L'écologie est-elle de droite ?
L'écologie ne peut être enfermée dans une catégorie politique. L'environnement est le grand enjeu du XXIe siècle et c'est l'occasion de renouveler en profondeur toutes les grandes politiques publiques. On peut le faire avec un regard de gauche ou de droite. Bien sûr, la gauche ou la droite n'ont pas spontanément recours aux mêmes instruments. Et pour cela, mon tropisme est de considérer que la droite est mieux armée pour répondre aux enjeux environnementaux. Car l'environnement est une question patrimoniale, au sens du patrimoine de l'humanité. La philosophie d'une certaine gauche je pense aux communistes, qui ont un problème à envisager les questions environnementales tourne plutôt autour du productivisme, basé sur la consommation des ressources naturelles.
Quelles différences entre droite et gauche sur l'environnement ?
Pour résumer : nous, on fait ; eux, ils en parlent. Au cours des trente dernières années, les grandes lois écologiques ont été faites par la droite, qui a eu par ailleurs une démarche très verticale et compartimentée en créant une loi sur l'air, une loi sur l'eau, une loi montagne, une loi littoral... Mais nous avons proposé des mesures techniques, sans forcément revendiquer le discours politique. Je pense que c'est une erreur historique d'avoir laissé à la gauche le discours sur l'environnement. Une erreur que nous sommes en train de corriger. Quand Dominique Voynet était ministre de l'Environnement , elle perdait tous ses arbitrages interministériels. Pourtant, on a l'impression que l'écologie est un combat de gauche, ce qui est complètement faux.
Où sont les points de clivage ?
Nous sommes clairement favorables au nucléaire dans la perspective de la lutte contre les changements climatiques. A gauche, ils sont divisés. Sur l'alternative au transport par camion, nous avons lancé le Lyon-Turin, relancé le canal Seine-Nord. Le conseil général des Hauts-de-Seine prévoit de passer toutes les cantines scolaires en bio. Des régions de gauche font ou ont fait des choses, tout comme des régions de droite. Les objectifs sont relativement partagés, pas les méthodes.
Peut-on lutter contre le réchauffement en acceptant la dérégulation libérale ?
Les questions environnementales sont, par définition, une invitation à la régulation. Et la droite y est favorable. C'est Jacques Chirac qui a proposé la création d'une Organisation mondiale de l'environnement, à Johannesbourg en 2002. L'OME n'existe toujours pas, mais elle est devenue un sujet de débat à l'ONU. Le libre-échange ne peut pas s'affranchir de la responsabilité écologique.
Propos recueillis par Laure Noualhat
Avec tout le respect que j'ai pour Nathalie Kosciusko-Morizet, je pense que cette "explication" est très partiale et très imcomplète. Notre ministre de l'écologie est certainement sincère et sans aucun doute très compétente dans ce domaine. Néanmoins elle est dans ce gouvernement UMP dans le même genre de posture que l'était Dominique Voynet dans le gouvernement Jospin.
Tout d'abord en quoi la droite plus que la gauche serait propriétaire d'un patrimoine de l'humanité. Il est vrai que la concentration des moyens financiers est plus importantes dans les électeurs de droite, mais la terre n'appartient à personne, ou plutot à tout le monde. Ensuite la gauche ce n'est pas le PS et/ou les communistes. A gauche on trouve notamment un parti qui s'apelle "les verts", et qui contrairement au PS au PC et à l'UMP (vous aviez oublié de le préciser) ne prone pas une société ultra productiviste. Car dans ce domaine votre partie n'est pas mieux, et d'ailleurs sans doute pire que ceux sur lesquels vous tapez. L'ultra liberalisme sauvage étant un prédateur important des ressources naturelles (de plus en plus limitées) dont nous disposons.
Durant les trentes dernières années, la droite à été plus longtemps au pouvoir que la gauche, il est donc plus facile de faire plus de choses. Néanmoins faire une loi littoral, une loi sur l'air c'est bien beau, mais si par ailleurs on favorise le transport routier, en construisant notamment de nombreuses autoroutes, ces quelques lois sont des pots de terre face aux pots de fer.
La vraie question est qu'est ce que la droite et qu'est ce que la gauche. Si on ne se pose pas la question, il est inutile de fournir une réponse qui n'aura aucun sens. Pour faire simple la gauche c'est la solidarité, tandis que la droite c'est l'individualisme. Ceci peut paraitre très simpliste, mais c'est néanmoins un facon très juste d'organiser des idées ou des partis sur un axe gauche droite.
Avec cette définition qui est valable pour de nombreux cas (sans papiers, diminution des inégalités nord/sud, allocation universelle...), le parti le plus à gauche c'est les verts. Comme vous le dites vous même une certaine gauche est loin d'être écolo, mais la droite en est bien plus loin encore ( à quelques minorité près dont vous faites probablement partie, tout comme Corinne Lepage par exemple). Tandis que la plupart des partis de gauche se rapprochent de plus en plus de la droite, ou s'éloignent de plus en plus de la politique, seuls les verts restent fidèle à eux mêmes et à leurs idéaux.
Alors oui l'écologie est de gauche, car l'individualisme de droite ne fera que reculer la planète et ses occupants, tandis que la solidarité de gauche la fera avancer et progresser.
Rédigé par : Vivien Guihard | 27 août 2007 à 14:28
Comment fait-on pour être écologiste et pour le nucléaire? La réponse est simple, on est de droite.
Rédigé par : Philmouss | 15 février 2009 à 10:24
Nous on fait, eux ils parlent ? C'est plutôt simpliste. Un discours sur les moyens ne permet pas de déterminer à qui "appartient" l'écologie. L'écologie est l'affaire de tous. Le développement durable n'a pas d'appartenance politique.
Rédigé par : Développement | 13 février 2010 à 20:42